Ecole de la deuxième chance: Focus sur l’expérience marocaine

Marrakech – L’expérience marocaine de l’école de la deuxième chance a été mise en exergue mercredi à Marrakech et ce, dans le cadre du 33è congrès international sur l’efficacité et l’amélioration de l’école (ICSEI 2020) qui prendra fin vendredi dans la cité ocre.

Dans un exposé présenté à cette occasion, le directeur de l’Académie régionale de l’éducation et de formation (AREF) de Marrakech-Safi, Ahmed Karimi, a fait savoir que ce programme ambitieux vise en premier lieu, à lutter contre l’exclusion sociale et le décrochage scolaire, qui touche les adolescents âgés de 13 à 18 ans.

Dans ce cadre, M. Karimi a indiqué que le ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a programmé la création de 95 écoles de ce genre à l’horizon 2021, précisant que le nombre de bénéficiaires de l’école de la deuxième chance a atteint jusqu’à présent 6.000 élèves.

Le programme de l’école de la deuxième chance, lancé en 2014 par le ministère de tutelle, cible les élèves décrocheurs âgés de 13 à 18 ans, qui rencontrent des difficultés à accéder aux Centres de formation professionnelle conventionnelle et au marché du travail, en raison de leur manque de qualifications académiques et professionnelles adéquates, a-t-il expliqué.

Il a, en outre, fait remarquer que ce programme est basé sur les expériences longues et variées des ONG, les expériences internationales telles que le modèle européen de l’école de la deuxième chance, ainsi que les recommandations de l’UNICEF (1998) relatives à la création de Centres flexibles et inclusifs qui servent d’écoles d’enseignement et de formation professionnelle.

Et M. Karimi de préciser que l’école de la deuxième chance vise aussi à fournir une éducation de base (développer les compétences d’apprentissage de base), intégrer les élèves en décrochage scolaire dans le processus de formation, et accompagner les étudiants/ stagiaires cibles dans le projet professionnel personnel.

Dans ce cadre, il a indiqué que le programme des écoles de la deuxième chance comprend quatre volets à savoir : la mise à niveau pédagogique visant à développer les compétences de base des bénéficiaires (langues, mathématiques et sciences), les compétences transversales (compétences de vie, compétences entrepreneuriales, compétences technologiques), l’initiation et pratique professionnelles pour les aider à développer les compétences professionnelles de base et enfin, l’orientation et la supervision du projet personnel de réinsertion sociale et professionnelle.

M.Karimi a de même mis l’accent sur les autres programmes nationaux d’inclusion sociale et d’équité. Il s’agit du programme « Tayssir » des transferts monétaires conditionnels, dont le nombre de bénéficiaires s’élève en 2018-2019 à quelque 1.800.000, soit une hausse de 155% par rapport à l’année scolaire 2017-2018, les internats et les cantines scolaires (1.701.877 bénéficiaires) et le transport scolaire (271.057 bénéficiaires, soit une hausse de 76% par rapport à l’année scolaire 2017-2018).

Ces mécanismes, a-t-il expliqué, permettent de réduire les taux de déperdition scolaire et d’optimiser la pérennité et l’efficacité de ces programmes de soutien social, relevant que l’établissement du Registre sociale unique est de nature à contribuer à garantir l’efficacité et le succès des programmes de soutien social.

Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et initié par le ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le Centre Marocain d’Education Civique, en coordination avec « le Congrès International pour l’Efficacité et l’Amélioration de l’Ecole », ce conclave se propose d’étudier le rôle de l’école dans l’autonomisation des jeunes en vue de les préparer à participer au développement social et économique de leur pays, de discuter des moyens d’amélioration des méthodes et des approches pour assurer les meilleures performances des établissements scolaires, et d’échanger les points de vue et les expériences liés à l’intégration des immigrés dans les systèmes éducatifs ainsi que dans le tissu social.