L’adoption du Pacte sur la migration est à la fois un accomplissement et un premier pas vers une meilleure politique migratoire globale
Marrakech
Marrakech, 11/12/2018 (MAP) – L’adoption du Pacte sur la migration constitue non seulement un accomplissement mais également un premier pas vers une meilleure politique migratoire globale, ont souligné, mardi à Marrakech, plusieurs ministres, responsables et représentants d’organisations internationales, lors de la Conférence intergouvernementale sur la migration, qui se tient les 10 et 11 décembre dans la ville ocre.
Les intervenants lors d’une séance plénière de cette conférence, dont des ministres et vice-ministres des Affaires étrangères venus des quatre coins du mondes, ont estimé que le pacte mondial sur les migrations, qui a été adopté formellement à Marrakech, est la preuve concrète que la communauté internationale tente de promouvoir les avantages de la migration internationale, tout en veillant à faire face aux différents défis qu’elle implique.
Ils ont relevé que le but de ce pacte ne consiste pas à encourager ou arrêter la migration, mais plutôt de faire en sorte que les flux migratoires soient plus organisés, en veillant à fournir aux migrants des services publics afin qu’ils bénéficient de leurs droits et que justice leur soit rendue de façon impartiale, sans discrimination.
Le pacte, qui n’a pour but ni d’encourager la migration, ni de l’arrêter, n’impose nullement des idées, ont-ils souligné, notant que le texte respecte la souveraineté de chaque Etat, de manière à ce que chaque pays puisse choisir l’objectif sur lequel il veut se focaliser, ainsi que les étapes qu’il doit mener en vue d’améliorer sa propre politique migratoire en concordance avec sa conjoncture, et ce, qu’il soit un pays d’origine, de transit ou de destination.
Les responsables ont mis l’accent sur l’importance de répondre aux besoins des migrants se trouvant dans des situations de vulnérabilité en raison des circonstances de leur voyage ou des situations qu’ils rencontrent dans les pays d’origine, de transit ou de destination, notamment en les assistant et en protégeant leurs droits, dans le respect des obligations du droit international.
Une bonne mise en oeuvre du pacte nécessite une coopération à tous les niveaux, en associant les autorités locales et les acteurs concernés, ont-ils noté, appelant la communauté internationale à impliquer les organes nationaux et internationaux, ainsi que les prestataires d’aide juridictionnelle et de services, pour assurer la protection des droits des migrants.
Par ailleurs, les intervenants ont affirmé que l’implémentation du Pacte doit aller de pair avec des efforts importants pour répondre à l’Agenda 2030 du développement durable, précisant que l’adoption du pacte de Marrakech constitue une étape cruciale pour s’attaquer à la question complexe des flux migratoires croissants dans un monde de plus en plus imprédictible.
Ils ont, dans ce sens, souligné que l’adoption du pacte sur les migrations marque une étape majeure quant à l’effort mondial en faveur de la construction d’un cadre international de coopération sur les migrations, notant que le texte vient en réponse à l’urgence d’une approche multilatérale globale, concertée, concrète et cohérente en matière de migration, qui fait pleinement écho aux principes fondamentaux des droits d l’Homme.
Pour ces responsables, quelque soient la volonté et les ressources mobilisées, aucun Etat, aucune organisation internationale et aucun acteur de la société civile ne peut seul affronter les défis posés par les mouvements migratoires, d’où l’intérêt d’une réponse globale, coordonnée, complémentaire et multilatérale fondée sur une approche de respect et de protection de la dignité humaine.
La conférence intergouvernementale sur la migration connait la participation d’au moins 150 États membres. Outre des responsables gouvernementaux, plus de 700 partenaires, y compris des représentants de la société civile et des secteurs publics ainsi que des migrants prennent part aux discussions sur les opportunités de partenariats innovants, les possibilités de coopération et les initiatives transversales avec les gouvernements.